Alors voilà, Nicolas Hulot jette l’éponge.
Tous les commentaires vont déjà bon train : « il ne faisait rien de toute façon », « il n’était là que pour avoir un poste de ministre », « il est plein d’incohérences et profite du système »… Et que la plupart des politiciens se ruent dans les brancards de la récupération politique en particulier notre ancien Président de notre République qui dit qu’il y a « tellement plus important » que son départ… Sauf que la suite de sa phrase se vautre dans l’abject et prouve juste qu’il n’a rien compris en poursuivant ce détestable jeu politique qui mène les Hommes au bord d’un gouffre auquel ils tournent le dos. Trop lâches. Ou peut-être trop cons…?
Bref, il est parti.
Parce qu’il était seul. Parce que les enjeux sont trop importants et pas pris à leur juste mesure. Parce que la méthode des petits pas est dérisoire lorsque le climat du monde nous file entre les doigts et brûle notre avenir. Parce que se contenter de petites victoires comme un chien aboierait lorsqu’on lui lance un sucre, n’était pas l’objectif de sa présence au gouvernement. Parce que recherche infinie de croissance et vouloir lutter contre le réchauffement climatique ne font pas bon ménage. Et encore une fois, et je prends la liberté d’ajouter, surtout, parce qu’il était seul.
« Où sont mes troupes ? » implore-t-il presque…
Oui, où sont-elles ? Où sommes-nous tous ? Que faisons-nous ?
L’intervention d’une auditrice médecin racontant combien ses patients sont englués dans le présent et dans leur quotidien résume bien le problème. Et Nicolas Hulot de ne pas dire autre chose lorsqu’il affirme que le gouvernement a déjà assez à faire à traiter les problèmes du présent et que ceux relevant du moyen ou du court terme n’ont tout simplement pas le temps d’être traités.
Comment faire alors ? Montrer une autre direction. Globale. Changer d’Histoire, d’ambition. Se rassembler et regarder tous ensemble dans une même direction, la seule. Celle de la survie de l’espèce. Rien de moins que ça.
Comme le dit Nicolas Hulot, il n’y croit plus « en l’état ». Ou serait-ce peut-être en l’Etat? La politique doit changer de forme, d’ambition, de vision. Il faut prendre de la hauteur mais pour l’instant, l’impression est toute autre et le décollage est laborieux, voire impossible. L’être humain est embourbé dans ce qu’il a créé et le condamne à très court terme.
Nicolas Hulot espère que sa démission provoquera « une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde ». A nous de l’amorcer, tous ensemble. Nous avons tout entre les mains pour faire changer le Monde. Nous savons ce qu’il faut faire. Alors, rassemblons-nous. Et faisons entendre notre voix.
Faisons-le. Vite. Très vite.