Écœurée. J’ai envie de vomir depuis lundi soir. Le 15 avril 2019. Lorsque j’ai reçu en pleine face la photo de Notre-Dame de Paris dévorée par les flammes. Cette image m’a bouleversée. J’ai tout d’abord cru à un attentat. Puis, j’ai lu que c’était un « simple » feu. J’ai été un court temps apaisée, puis comme tous, ai assisté impuissante à la violence destructrice de l’incendie qui a fait rage toute la nuit.
Le lendemain, le chiffre record de dons pour sauver cette cathédrale- pourtant si chère à mon cœur, a fini de le briser. Comment les plus riches ont-ils osé tant débourser pour restaurer un monument – aussi sublime fut-il, mais appartenant au passé – alors que notre futur à tous est en péril ? Pourquoi les Hommes de nos pays riches se mobilisent-ils tant pour sauver un bout de notre passé commun ? Pour tenter de (se) faire croire que le monde est immuable ? Que rien ne va changer ? Que l’argent pourra toujours tout réparer ?
Mais qui ira se promener dans les allées de Notre-Dame lorsque les Hommes seront rayés de la carte ?
Que les gens se regroupent et pleurent ensemble le passé qui part en flamme. Soit. C’est un comportement digne de notre Humanité. Mais alors, soyons cohérents ! Faisons tous les jours de même pour notre présent et notre futur tout proche. Faisons de même pour les hommes et femmes qui meurent de faim et de pauvreté ici et maintenant sur notre planète meurtrie. Faisons de même pour la Nature que l’on mutile au quotidien.
Ne serait-il pas plus sain et plus réaliste de communier, de regarder le feu emporter le passé et de surtout, ne pas essayer de le rattraper ? Car oui, nous sommes fragiles. Oui, nous sommes mortels. Rien ni personne n’est éternel. Et pour cette unique raison, prenons soin de notre vie, de celle de nos voisins, de celle des Hommes à venir. Prenons soin du Monde car nous n’avons que lui. Et lui, nous ne pourrons pas faire de cagnotte pour le reconstruire.