« Putain, on fait quoi ? »

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Ce cri, je l’ai silencieusement poussé sur ma page Facebook en commentaire à cette page : http://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/alep-lapocalypse.

Pourquoi ai-je donc écrit cela, sachant fichtre bien que Facebook n’est qu’une vitrine, et à fortiori une vitrine sur laquelle je me refuse en temps normal à polémiquer. Perte de temps, d’énergie. Geste stérile dans un univers à la virtualité parfois pesante.

Mais là, je n’ai pas pu me taire, seule que j’étais face à ce tsunami d’horreur. Ce cri, je l’ai donc poussé par dépit, par impuissance, par ras-le-bol de voir des droits bafoués, des vies volées, des êtres humains déchirés, au nom de qui, de quoi ? De l’argent, du pouvoir, de la guerre des « grands »… Ce cri n’appelait pas de réponse, et encore moins une réponse de ma part.  Ce cri était celui d’un être humain bouleversé par la marche du monde qui transmettait une information à ses congénères dans l’espoir de… de quoi?

Et contre toute attente, ce commentaire a déclenché des réponses qui m’ont encore plus bouleversée… « Tu proposes ? », « On attend quoi pour faire quoi ?  » Je ne comprends tout simplement pas l’intérêt de telles apostrophes. Ma question était évidemment rhétorique. Je n’ai pas de réponse à apporter, moi petite citoyenne lambda choyée dans une vie privilégiée comparée à l’horreur que je pointais du doigt. Que pourrais-je bien répondre ? Que des lois existent, qu’elles sont bafouées, que des crimes de guerre sont proférés et que personne ne fait rien, que les journalistes devraient plus couvrir et creuser le pourquoi de tels événements, que les politiques devraient faire ci ou ça ? Mon petit « Je » ne peut rien faire, là tout de suite. J’en ai bien conscience et c’est pour cela que ce cri a été poussé. Je crève d’impuissance. Mais être interpellée, montrée du doigt et me faire culpabiliser parce que je souligne, je partage, ces horreurs me laisse sans voix…

Ne rien dire serait donc plus digne ? Se taire parce que l’on se sait (ou l’on se croit) impuissant serait la marche à suivre ? Fermer sa gueule quand le monde part en vrille serait donc la solution ? Et se servir de Facebook pour ne partager que des choses drôles et inutiles et nier l’état du monde dans lequel on vit ? Ce n’est pas pour moi.

ACTION ?!

Non, mon petit « Je » n’a pas LA solution mais encore une fois j’ose croire que des milliers de « Je » réunis peuvent faire se soulever des nations et changer l’ordre du monde. Ce ne serait pas la première fois. Mon petit « Je » n’a pas la prétention d’avoir les clés de ce monde de fous, bien évidemment, mais il a envie qu’il aille mieux. Ne serait-ce qu’un peu.

Je me souviens d’une phrase apprise dans mon enfance, et qui est restée à jamais gravée dans mon esprit :  » Ne pas dénoncer, c’est collaborer. Se taire est un crime.« 

Donc, même si ce n’est qu’un peu, si ça semble dérisoire, faire quelque chose est toujours mieux que rien. Alors, dénonçons ! C’est déjà agir un peu.